L’impact de Covid-19 sur les ouvrier.e.s migrant.e.s en Malaisie

En Malaisie, la situation du Covid-19 est préoccupante en raison du nombre de nouvelles infections qui augmente chaque jour. Ce nombre dépasse désormais celui des personnes qui se sont rétablies et qui sont sorties de l'hôpital. Des groupes de cas de Covid ont été découverts parmi les ouvrier.e.s migrant.e.s dont les conditions de vie exiguës ne leur permettent pas de maintenir une distanciation physique. Depuis lors, les ouvrier.e.s migrant.e.s ont été étiqueté.e.s comme étant des propagateurs de la maladie. Cette étiquette est restée, même si la plupart des communautés d’ouvrier.e.s migrant.e.s ont été testées et se sont révélées négatives au Covid.

Depuis quelque temps, le gouvernement tente de trouver un équilibre entre la nécessité d'imposer des restrictions à la circulation et à la proximité physique des personnes et celle de ne pas ruiner l'économie et les moyens de subsistance des populations. Malheureusement, il ne semble pas avoir réussi à atteindre ces deux objectifs.

Restrictions et pénalités

Les déplacements au-delà des frontières de l’État sans autorisation spécifique par la police sont généralement interdits. Une telle autorisation de déplacement peut être obtenue si les employeurs ou les entreprises fournissent des preuves documentaires à l’appui des demandes. De lourdes amendes et pénalités sont imposées à ceux qui enfreignent les restrictions de déplacement et d’autres règlements tels que le port obligatoire de masque ou la distanciation sociale. Les pénalités sont parfois imposées de façon fallacieuse et peuvent être excessivement sévères pour ceux qui ont un revenu faible ou nul. L’amende pour non-port de de masque est de RM1000, elle est imposée quel que soit le niveau de revenu de l’accusé, alors que le revenu mensuel minimum est   de RM1200. Certains ont fini en prison parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour payer cette amende.

Ouvrier.e.s migrant.e.s

Les ouvrier.e.s migrant.e.s sont confinés dans leurs dortoirs ou ont très peu de temps pour sortir afin de répondre à leurs besoins personnels. La raison apparente de ces restrictions est de minimiser le risque d’infection par le virus Corona. En  conséquence, il est devenu très difficile pour des ONG comme  Tenaganita de faire du travail de sensibilisation auprès des ouvrier.e.s migrant.e.s. Les réfugié.e.s et les ouvrier.e.s migrant.e.s reconnu.e.s coupables de toute infraction, y compris les infractions liées au Covid, sont exposé.e.s à un double risque. Ils  doivent purger une peine d’emprisonnement, après quoi leur permis de travail est révoqué et ils sont détenu.e.s dans des centres de détention pour immigrant.e.s pour être expulsé.e.s.

Le ralentissement des activités économiques et la réduction des possibilités d’emploi ont rendu les ouvrier.e.s migrant.e.s encore plus réticent.e.s à parler de leurs conditions de travail à des inconnus, de peur de perdre leur emploi. Il s’agit d’un autre défi pour les ONG qui souhaitent faire du travail de monitoring.

Tenaganita

le 19 avril 2021